Shawn Mac Learn inscrit dans les rues de villes où il place ses installations des signes multicolores faits de traits, de chiffres, de différents symboles qui sont comme autant de parcours virtuels dans l'espace urbain faisant en sorte que les habitants ne sachent plus excatement si ce sont des installations artistiques ou des inscriptions pragmatiques, il modifie ainsi le regard des habitants sur leur propre ville. Il crée ainsi des espaces de confusion entre espace, temps, utilitaire, inutilitaire…

Peter Hofburg est un jeune artiste autrichien très prometteur, né en 1993 qui fait de la dénonciation des travers de nos société, et notamment des effets de l'économie libérale la matière même de ces œuvres. Dans l'installation ci-dessus, intitulée SOON I, il a reproduit ainsi, trois fois à l'échelle exacte un magasin abandonné dans la zone commerciale d'un quartier sinistré d'une grande ville. On sent bien sûr, dans ses travaux, l'influence très grande de l'artiste autrichien Anselm Kieffer, mais il sait s'en éloigner avec talent. L'œuvre ci-dessous, intitulée Die Tür, immense, puisqu'elle fait dix mètres sur six est l'agrandissement en peinture par l'artiste lui-même de la porte abîmée par les éléments d'une autre boutique d'une autre grande ville. Par leur gigantisme et leur apreté, ses œuvres nous mettent face aux dérives de l'époque contemporaine et nous interrogent cruellement.

Les YoungDustman sont un groupe d'artistesanonymes qui entendent "dépoussiérer" les partiques artistiaues en défendant l'idée que l'art produit des objets qui n'ont pas plus de valeur que n'importe quel autre objet produit dans nos sociétés. Pour cela ils vampirisent des lieux improbables (squatts, usines désaffectées, dépôts d'ordure, déchetteries, fonds de mer, etc…) où ils n'hésitent pas à disposer leurs créations artistiques comme s'il s'agissait de rebuts quelconques. La vidange du canal St Martin (Paris) pour le débarrasser des nombreux déchets qui l'encombrent est une occasion qu'ils ne pouvaient évidemment pas manquer. On trouve ainsi le long de son parcours un certain nombre d'œuvres volontairement abandonnées.

Le groupe "Un Monde Incertain" dont les vidéos peuvent être vues sur Youtube ou sur www.balpe.name, est un groupe d'artiste dont la démarche se veut radicalement contemporaine en ce sens qu'ils ont introduit dans la vidéo, et notamment dans la notion de série, nombre des caractéristiques qu'ils approuvent dans l'art contemporain : refus de tout esthétisme, conception de l'art comme provocation plus que comme proposition sensible, instantaneïté, aléatoire, critique de la valeur marchande des œuvres, génération automatique d'une part des données, pratique du sample, parasitage, références ironiques, etc… Ils réalisent ainsi de petites vidéos d'apparence volontairement maladroites en utilisant pour cela les outils informatiques les plus contemporains. Internet est en outre leur "espace naturel" d'exposition.

Annette Wurst (1967- ) est une artiste autrichienne contemporaine qui ne se sert que de matériaux de récupération qu'elle met en forme et installe dans les entrées de ses collectionneurs comme il aurait pu y avoir autrefois des statues de marbre, des vases de fleurs gigantesques ou des armures. Elle prétend ainsi faire entrer la pauvreté chez les riches et décontenancer le visiteur qui ne s'attend pas du tout à cela. Les deux œuvres présentées ici Récit, (2012, récupération de blocs de goudrons dans une rue en travaux mis en forme) et Atmosphère (r2014, écupération de palettes de bois également mises en forme) figurent toutes deux dans des collections privées. Elle privilégie les sculptures aux formes simples, rigoureuses pour en accentuer la pauvreté mathématique et laisser l'esprit de l'amateur se construire sa propre vision.

Giuseppe Palagonia propose un art violent et révolutionnaire, ses installations investissent des lieux précieux et chargés d'histoire, comme ici (en haut) le Palazzo Constantion à Palerme et (en bas) le Palazzo Mirto, tous deux anciens, chargés d'histoire et présentant des pièces luxueuses. Il jette ainsi dans les espaces les plus précieux des ensembles de fripes et parfois même d'ordures qui rappellent à quel point la richesse des uns s'est construite sur la misère des autres. De plus, pour affirmer l'idée que l'art ne doit plus participer à cette injustice et que son accumulation ne doit plus être suceptible d'accroître encore la richesse de ceux qui en possèdent des pièces, chaque visiteur peut emporter ce qu'il veut de ces ensembles. Faire le commerce de l'art, spéculer sur sa possession, n'est alors plus possible et le geste artistique est un geste pur, gratuit, seulement destiné à créer des chocs de conscience.

Guido Dellamare installe des filets dans divers quartiers des villes comme si c'étaient des filets de pêcheurs. Cependant là où son intervention est artistique, c'est que ses filets n'enserrent pas des poissons mais des rebuts divers qu'il "pêche" dans les villes où il intervient. Ses installations formulent ainsi des protestations multiples : contre la pollution, contre la saleté des villes, contre la pollution des mers où ces déchets finissent par arriver, contre la disparition de la faune marine, etc. Ses installations font ainsi fortement réfléchir leur public dans un geste sans paroiles.

Lucien Ganaçay est un jeune artiste né en 1994 qui prolonge de façon novatrice les tentatives de l'action painting. Dans ce but, il phtographie en action ses parcours de vélos (il se présente d'ailleurs lui-même comme un cyclartiste) en notant le lieu où la photographie a été prise, la date et, surtout, la vitesse à laquelle il roulait alors. Son travail est ainsi une tentative passionante pour faire de la vitesse d'exécution elle-même la matière et la finalité de l'œuvre artistique. Ses travaux ne sont ainsi pas sans risque pour lui-même car la prise d'une photographie l'obligé à relâcher son attention et, plus cette vitesse est élevée, à faire intervenir la notion de risque. En ce sens — il a été plusieurs fois victime d'accidents en réalisant son œuvre — il se considère également dans la lignée des body-artists. En effet le corps, l'effort physique, la prise de risque, l'effacement visuel du corps sont parmi les composantes essentielles de cette œuvre. À partir de ses photographies qu'il retravaille numériquement, il réalise de grands panneaux de 160 x 100 cm, véritables objets de ses expositions, qu'il installe dans un ordre chronologique.

Rosario Mendez est une jeune artiste née en 1996 à Parades dans la province de Séville (Espagne) qui "cherche à opposer la violence de la société industrielle contemporaine à la sensibilité de l'art" (ABC, 8 Mars 2011). Dans ce but elle propose des toiles d'une grande sensibilité de coloris et d'une grande finesse systématiquement dans un environnement de machine industrielles comme si ses toiles étaient destinées à être détruites par des engins techniques de préférence monumentaux. De ces confrontations, elle tire des photos numériques — toujours à un exemplaire unique signé, détruisant le fichier dès que le tirage qui la satisfait est réalisé — qu'elle expose ensuite dans des galeries ou même, parfois dans des lieux publics. Les deux photos présentées ici sont respectivement intitulées : "Vers l'exposition" et "Au jour le jour" et sont datées de juin 2014.

Naomie Squarrell est une jeune sculpteuse d'origine australienne qui se présente elle même comme une artiste conceptuelle. Elle réalise des sculptures en marbre blanc qu'elle installe de préférence dans de grands parcs, dans les jardins des châteaux ou dans de vastes jardins publics afin, dit-elle "de respecter toute la tradition de la sculpture classique". Ses œuvres se présentent toutes comme des voilages auxquels elle attribue cependant un nom faisant référence à des œuvres classiques. Ainsi, dans l'ordre, degauché à droite : Jupiter tonnant, Ganymède et Vénus. À travers ses œuvres, elle se donne comme but de travailler sur le virtuel et de "représenter toutes les représentations possibles d'un héros ou d'une héroïne", le spectateur étant amené, sous la forme abstraite, à "imaginer le Dieu qui ne demande qu'à surgir de son imaginaire culturel".